Biais cognitifs : comment prendre de meilleures décisions ?

Dans un monde parsemés d’informations et où les décisions à prendre se multiplient, il est essentiel de comprendre comment notre esprit fonctionne pour pouvoir faire des choix éclairés. Les biais cognitifs sont des raccourcis mentaux que notre cerveau utilise pour traiter l’information rapidement. Mais ces raccourcis mentaux peuvent souvent nous conduire à des erreurs de jugement. Dans cet article, nous allons explorer :

  • ce que sont les biais cognitifs
  • identifier les plus courants
  • comprendre leurs impact sur nos décisions
  • découvrir comment s’en affranchir pour prendre de meilleures décisions.

Vous souhaitez découvrir d'autres articles sur le même sujet ? Découvrez la section dédiée

Découvrez les autres articles du blog

Qu’est-ce qu’un biais cognitif ?

Un biais cognitif est une déviation systématique de la rationalité dans le jugement ou la prise de décision. Il s’agit de schémas de pensée qui nous poussent à prendre des raccourcis mentaux. Ces raccourcis peuvent être utiles dans certaines situations, mais ils peuvent également nous induire en erreur. Ils sont le résultat de l’évolution de notre cerveau, qui a développé des mécanismes pour traiter rapidement une grande quantité d’informations.

Les biais cognitifs les plus connus

Le biais cognitif de confirmation

Le biais de confirmation est notre tendance à rechercher, interpréter et se souvenir de l’information de manière à confirmer nos croyances préexistantes. Par exemple, si vous êtes convaincu que les réseaux sociaux sont nuisibles, vous serez plus enclin à prêter attention aux articles qui mettent en avant les effets négatifs des réseaux sociaux et à ignorer ceux qui présentent des aspects positifs.

L’effet de halo

L’effet de halo se produit lorsque l’évaluation positive d’une caractéristique d’une personne ou d’une chose influence notre perception d’autres caractéristiques. Par exemple, si une personne est physiquement attirante, nous aurons tendance à la juger également plus intelligente ou compétente, même sans preuves tangibles.

L’aversion à la perte

L’aversion à la perte est notre tendance à préférer éviter les pertes plutôt qu’à réaliser des gains équivalents. Par exemple, si l’on vous donne 10 euros et qu’on vous demande de parier avec une chance sur deux de perdre ces 10 euros ou de doubler la somme, la plupart des gens refuseront le pari, même si la probabilité de gagner est la même.

C’est un élément extrêmement important pouvant expliquer pourquoi il est si dur de sortir de sa zone de confort. J’en parle justement sur mon article sur l’importance d’investir sur soi. Tu peux y jeter un oeil si tu veux comprendre pourquoi tu as du mal à prendre des risques (et surtout pourquoi tu devrais) 😉

Le biais cognitif de disponibilité

Le biais de disponibilité nous pousse à évaluer la probabilité d’un événement en fonction de la facilité avec laquelle des exemples nous viennent à l’esprit. Par exemple, après avoir entendu parler de plusieurs accidents d’avion, vous pourriez surestimer la dangerosité des voyages en avion. Même si statistiquement, c’est l’un des moyens de transport les plus sûrs.

Le biais cognitif d’ancrage

Le biais d’ancrage se produit lorsque nous nous fions trop à la première information que nous recevons. Par exemple, si un vendeur de voiture vous propose un premier prix élevé, vous serez influencé par ce prix initial. Même si le prix final négocié reste supérieur à ce que vous auriez accepté sans cette ancre.

Pourquoi les biais cognitifs impactent nos décisions ?

Les biais cognitifs impactent nos décisions parce qu’ils sont enracinés dans la façon dont notre cerveau traite l’information. Ils agissent comme des filtres à travers lesquels nous percevons et interprétons le monde. Voici quelques raisons pour lesquelles ils affectent nos décisions :

  1. Économie cognitive : Notre cerveau utilise les biais cognitifs pour économiser de l’énergie mentale. En utilisant des raccourcis mentaux, nous pouvons prendre des décisions plus rapidement, mais cela se fait souvent au détriment de la précision.
  2. Émotions et expériences passées : Nos émotions et expériences passées influencent fortement nos jugements. Les biais cognitifs sont souvent liés à des réactions émotionnelles qui peuvent brouiller notre raisonnement logique.
  3. Surcharge d’informations : Dans un monde saturé d’informations, les biais cognitifs nous aident à filtrer et à traiter les données. Cependant, cela peut également conduire à des erreurs de jugement si nous nous concentrons sur des informations erronées ou non pertinentes.

Comment s’affranchir des biais cognitifs ?

Bien que nous ne puissions pas éliminer complètement les biais cognitifs, il existe des stratégies pour en atténuer les effets et prendre des décisions plus éclairées :

Prendre conscience de ses biais

La première étape pour surmonter les biais cognitifs est de prendre conscience de leur existence. En reconnaissant que nous sommes tous susceptibles de ces erreurs de jugement, nous pouvons commencer à les surveiller et à les corriger. 😊

Diversifier les perspectives

Chercher des points de vue différents et diversifier les sources d’information peut aider à contrebalancer nos biais. Par exemple, si vous lisez un article sur un sujet controversé, recherchez des opinions divergentes pour obtenir une vue d’ensemble plus équilibrée.

Prendre son temps

Les décisions prises à la hâte sont plus susceptibles d’être influencées par des biais cognitifs. Prendre le temps de réfléchir et d’évaluer les informations disponibles peut aider à réduire l’impact de ces biais. Par exemple, si vous devez prendre une décision financière importante, donnez-vous au moins 24 heures pour examiner toutes les options et consulter des experts si nécessaire.

Personnellement, sur chaque achat conséquent (supérieur à 50€), j’ai pris l’habitude de réévaluer ma volonté d’acheter le produit ou service après 3 jours, une fois que l’envie et l’excitation est passée. (car oui, le Marketing et la publicité sont très fort pour tirer parti de nos émotions 😅)

Utiliser des méthodes décisionnelles structurées

L’utilisation de techniques comme la matrice décisionnelle, où vous évaluez systématiquement les avantages et les inconvénients de chaque option, peut aider à minimiser l’influence des biais cognitifs. Par exemple, lors du choix d’un nouvel emploi, vous pouvez créer une liste de critères importants (salaire, localisation, opportunités de carrière) et les noter de manière objective.

S’appuyer sur des données et des faits

Fonder ses décisions sur des données et des faits vérifiables plutôt que sur des impressions ou des intuitions peut aider à réduire les biais cognitifs. Par exemple, si vous devez choisir un nouveau fournisseur d’électricité, baser votre décision sur des critères objectifs comme le coût, la qualité et la réputation plutôt que sur une bonne première impression peut conduire à une meilleure décision.

Demander des avis extérieurs

Consulter des personnes extérieures à la situation peut fournir des perspectives nouvelles et aider à identifier des biais que vous n’aviez pas remarqués. Par exemple, si vous hésitez sur une décision stratégique pour votre entreprise, demander l’avis de collègues ou de mentors peut apporter des éclairages utiles.

Questions à poser pour détecter les biais cognitifs

Poser des questions spécifiques peut aider à révéler si vous êtes influencé par un biais cognitif. Voici quelques exemples :

  1. Biais de confirmation :
    • Ai-je cherché des preuves qui contredisent ma croyance initiale ?
    • Suis-je ouvert aux informations qui remettent en question mon point de vue ?
  2. Effet de halo :
    • Suis-je en train de juger d’autres caractéristiques de cette personne/objet basées sur une seule caractéristique positive ?
    • Est-ce que mon opinion est influencée par un facteur non pertinent ?
  3. Aversion à la perte :
    • Est-ce que je suis en train de refuser une opportunité simplement parce que je crains de perdre quelque chose ?
    • Est-ce que le potentiel gain justifie vraiment le risque perçu ?
  4. Biais de disponibilité :
    • Est-ce que je me base sur des exemples récents ou frappants pour juger la probabilité d’un événement ?
    • Est-ce que les informations disponibles sont représentatives de la réalité ?
  5. Biais d’ancrage :
    • Est-ce que ma décision est trop influencée par la première information que j’ai reçue ?
    • Ai-je examiné suffisamment d’autres options avant de me décider ?

➡️ Vous voulez en savoir plus sur les biais cognitifs ? Voici quelques ressources pour vous permettre d’en apprendre plus sur le sujet.

Pour aller plus loin

📖 Psychologie.com
Un site de référence en psychologie qui propose des articles sur les différents biais cognitifs et leur influence sur nos décisions.

📖 Le Cercle Psy
Un article détaillé sur les biais cognitifs publié par une revue de psychologie reconnue.

🎙 La Tête au Carré (France Inter)
Une émission de radio qui discute des biais cognitifs et donne des conseils pour les surmonter.

📹 📖 Khan Academy
Une introduction aux biais cognitifs, avec des vidéos éducatives et des articles détaillés. (en Anglais 🇬🇧)

Publications similaires